Une Boutique des Sciences (Science Shops en anglais) est un dispositif de médiation qui connecte les acteurs de la société civile avec les acteurs de la recherche et de l’enseignement supérieur. Elle recueille les attentes et besoins exprimés par des collectifs de citoyens à but non lucratif, que ce soit des questions scientifiques ou des demandes de travaux.
Elle peut mettre ces collectifs en relation avec des universitaires (enseignants, chercheurs et étudiants) et des experts d’organismes de recherche (chercheurs et ingénieurs de recherche). Ils vont travailler ensemble à apporter des réponses aux besoins exprimés par les communautés et organisations de la société civile. Une Boutique des sciences est une interface facilitante qui accompagne les projets avec ces acteurs.
Toutes les disciplines sont potentiellement concernées. Voici quelques exemples d’attentes et de besoins exprimés par des collectifs ou des associations :
- Recherche en promotion de la santé : aider à la formation de personnes-relais sur les dépistages des cancers (France) ;
- Solutions participatives aux problèmes liés à l’utilisation des bio-fertilisants dans le développement de l’agro-écologie (Sénégal) ;
- Sensibilisation au tri des déchets : analyse des dispositifs d’accompagnement et de formation (France) ;
- Détection, prévention et prise en charge des pertes auditives dans la population Tunisienne (Tunis) ;
- Réalisation d’un site web et d’un plan de communication (Canada)
Un concept qui a fait ses preuves
Le concept est né dans les années 70 aux Pays-Bas et aux États-Unis. Puis il se développe dans les années 80 dans huit autres pays en Europe, dont la France. Dans les années 90, le concept essaime dans le monde entier (Canada, Corée du Sud, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, Malaisie). Il continue de se développer en Europe dans les années 2000. Aujourd’hui plus d’une quarantaine de pays sont concernés. Depuis les années 2000, les boutiques des sciences sont soutenues par la Commission européenne via des appels à projets. On peut citer dernièrement le projet InSPIRES du programme H2020 « Science with and for society ». Il existe également le réseau international de Boutique des Sciences : Living Knowledge. En Afrique de l’ouest francophone, les Boutiques des sciences ont fait leur apparition plus récemment en 2015. Le concept se développe de jour en jour avec plusieurs dizaines de Boutiques en construction.
Des modèles adaptés aux contextes locaux
Il existe différents modèles de Boutique des sciences qui fonctionnent suivant leur environnement, leur milieu et les besoins pluriels des communautés. Elles proposent des interventions adaptées à leur territoire et à leur contexte. Par exemple, le portage peut-être associatif ou universitaire. Les projets menés peuvent être liés à la recherche ou à l’ingénierie, ou bien faire appel aux compétences des étudiant.e.s de Licence, de Master ou de Doctorat, suivant la complexité du besoin exprimé. Certaines Boutiques travaillent sur toutes les disciplines des sciences humaines ou des sciences de la nature et d’autres sont thématisées.
Quels bénéfices pour les parties prenantes ?
Les collectifs de citoyens bénéficient de l’expertise et des compétences de professionnels de la recherche scientifique et d’étudiants dans la réalisation de leurs projets pour répondre aux questions qu’ils se posent. D’une part, les étudiant.e.s réalisent un travail très concret, d’utilité publique et développent des compétences professionnelles. D’autre part, les enseignant.e.s et chercheurs.euses peuvent transposer leurs connaissances dans un projet participatif, ils élargissent leur réseau et enrichissent leurs travaux de nouvelles perspectives.
Le réseau francophone
Les Boutiques des sciences francophones se sont constituées en réseau. Ce site Internet présente les Boutiques parties prenantes de ce réseau. Il s’agit d’un espace de partage et d’échange de bonnes pratiques en langue française. Le réseau regroupe des partenaires de différents continents : Afrique (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Niger, Sénégal, Togo, Tunisie), Amériques (Canada, Haïti) et Europe (Belgique, France, Espagne, Italie et Pays-Bas).